On pourrait presque se croire tout droit sorti d'un conte de Lewis Caroll. Le travail d'Elisabeth Frering, mêlant peinture à l'huile, dessin à l'aquarelle et mine de plomb procure à ses oeuvres une lecture syncopée, oscillant entre bien-être et douleur mystérieuse.
Il y a là une recherche infinie du plaisir mais aussi la peur de l'interdit, une ambiguïté subtilement dessinée sous les courbes de silhouettes animales et dans les traits plus rigides de certains symboles phalliques. La fourrure y est très présente, elle peut se transformer de manière subtile en toison pubienne, à peine suggérée par le contour à l’huile rose, d’une femme lapine. Cet exhibitionnisme symbolisé par la couleur rose, couleur crue des muqueuses, taches évanescentes à l’aquarelle qui ponctuent nombre de ses dessins, reflète cette envie que l’artiste éprouve d’explorer les contes et petites histoires balancés entre naïveté et érotisme.
En quête d'épure dans les représentations qu'elle en donne, Elisabeth Frering a le talent et l'intention maîtrisée de se placer sur le registe de la suggestion plutôt que dans l'interprétation frontale. Alors moi, je me laisse prendre au jeu...