Le supplice
du silence
me ronge
m'enterre
profond
m'étouffe
par mottes
stériles
déversées
couche
à couche
toutes entières
dans ma bouche
Se taire
ne rien dire
apnée
ne pas répondre
le calvaire
de garder
dans mon corps
prisonnières
les braises
flamboyantes
qui crépitent
et caressent
les parois
de mon ventre
Tu les sens ?
tu te tais
tu le touches ?
tu le rends
c'était bon ?
c'était fort ?
t'as aimé ?
t'as vibré ?
et bien non
tu le sais
il est l'heure
désormais
de remplir
l’ardoise
sans rendre
la monnaie
Juste après
au palais
ne demeure
que les restes
la saveur
de sa peau
tel un zest
allegro
le manège
s'est figé
a fini
de tourner
il me laisse
suspendue
dans le froid
dévêtue
Bis
un rappel
une page
idem
pour me dire
lancinante
que ma croix
dans l’émoi
ne sera
que silence
que supplice
que torture
de savoir
de connaitre
que ce qui
pourrait être
ne sera
jamais plus
destiné
à mon être